Le produit du mois : une nouvelle gamme de panneaux de laine de roche résistants à la compression
Un nouvel épisode de notre série du « produit du mois ». Sous le feu de nos projecteurs, une nouvelle solution pour les isolations de sous-sol et sous les dalles de béton.
La construction durable, ça bouge! Presque chaque jour, de nouveaux produits sortent sur le marché : plus performants, plus efficaces, plus innovants, plus écologiques ou meilleurs pour la santé. Écohabitation se tient sans cesse au courant des actualités et vous partage ses belles découvertes ainsi que ses valeurs sûres.
La résistance à la compression du produit est de 35.6 kPa à 10 % de compression (743 psf) et de 60.8 kPa à 25 % de compression (1269 psf). Cette performance ne permet pas selon eux de résister à la compression sous des murs de fondation, mais est amplement suffisante par contre pour toutes les applications sous la dalle, même pour des dalles de 30.5 cm d’épaisseur (12 pouces). Au niveau de la performance thermique, la valeur indiquée est de 0.71 RSI/mm (soit R-4 par pouce), soit exactement la même performance que celle du polystyrène expansé de type 2.
Le coup de cœur ? On adore l’avancée environnementale de cette alternative : elle permet tout simplement de se passer du polystyrène extrudé (XPS) qui est la solution la plus communément employée pour l’isolation sous la dalle, mais aussi celle avec un des impacts les plus importants sur l’environnement.
Alex Wilson, fondateur de BuildingGreen, résume bien les trois principales préoccupations autour du polystyrène extrudé (XPS) :
- les agents gonflants : même si cette industrie garde beaucoup de secrets sur le type d’agent gonflant utilisé, celui-ci est probablement du HFC-134a qui a un potentiel de réchauffement climatique global (PRG) 1 430 fois plus élevé que le dioxyde de carbone. (Note : le polystyrène expansé utilise souvent le pentane comme agent gonflant, qui a un PRG en-dessous de 25).
- les retardateurs de flammes : le composé utilisé est un agent ignifuge bromé, le HBCD (hexabromocyclododecane), qui a été officiellement banni depuis 2011 par l’Union Européenne qui le reconnaît comme substance extrêmement préoccupante pour la santé (perturbateur endocrinien)
- l’industrie du styrène : cette industrie chimique soulève des préoccupations environnementales et pour la santé importantes à de nombreux points de vue
Pour ces raisons, il est très avantageux d’éviter l’utilisation du polystyrène extrudé sous la dalle (ou d’autres solutions issues de l’industrie pétrochimique) par l’utilisation de méthodes alternatives. C’est pourquoi Écohabitation a utilisé très récemment cette technique dans un projet récent (lien en anglais sur le site de notre petit frère anglophone : Ecohome).
© Roxul
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On aime
- La longévité de la laine de roche. Le produit n’est pas combustible, non putrescible, chimiquement inerte, résistant à l’eau, résistant aux ravageurs (contrairement aux polystyrènes dans lesquels les rongeurs ou tout particulièrement les insectes adorent s’installer). En fin de vie, il est possible de récupérer entièrement l’isolant pour le réutiliser dans d’autres projets.
- La facilité d’installation. Le produit se taille facilement et tient facilement en place sans glisser, ce qui permet de réaliser des jonctions très propres et sans défauts.
- La performance thermique. Contrairement aux solutions plastiques, le produit ne gonfle ou rétrécit pas sous l’action du temps et de la température, sa performance thermique est donc maintenue dans le temps une fois la compression stabilisée sous l’effet du coulage du béton.
- La disponibilité. C’est un produit très répandu qu’il est possible de trouver dans toutes les cours à bois et même dans certains magasins de rénovation résidentielle.
On aime moins
- Le manque d’informations pour une utilisation sous les murs de fondation. Même si quelques autres solutions écologiques existent pour des isolants très rigides et résistants à la compression, la résistance de la laine de roche nous semble largement suffisante même sous les semelles des murs de fondations.
- Le manque d’informations sur la compression des panneaux. Pour faciliter les commandes et le processus de construction, il serait bénéfique d’avoir des tableaux précis sur les effets de la compression sur le produit. Par exemple, il serait bon de connaitre le temps de compression (lors du coulage de la dalle ou pendant l’opération du bâtiment?), l’effet de la compression sur la performance thermique, des tables de commandes de béton selon la compression attendue de l’isolant, etc.
- L’énergie intrinsèque du matériau. Malgré la longévité de la laine de roche, c’est un matériau avec un processus de fabrication très énergivore. Pour une utilisation sous la dalle, il se compare néanmoins aux émissions en gaz effet de serre (GES) à ses équivalents de polystyrènes les moins émissifs. Pour une utilisation hors-sol, il conviendra de l’utiliser avec plus de parcimonie. Par exemple, pour arriver à la même performance isolante, la cellulose émet comparativement 13 fois moins de gaz à effet de serre dans l’atmosphère que la laine de roche classique, et 65 fois moins que les panneaux de laine de roche rigides.
Le coût : environ 1.1 $ / pi² (11.7 $ / m²)
(Un paquet de Roxul Comfortboard ISTM RSI 1.06 (R-6) avec un pouvoir de recouvrement de 4.5 m² (48 pi²) est en vente à 52.75 $ dans les magasins de rénovation résidentielle)
Pour en savoir plus
Le site web d’Ecohome sur la construction d’une dalle sur sol avec cette technique
Un article de BuildingGreen pour compléter l’information sur le sujet
La fiche produit du ROXUL COMFORTBOARD™ IS