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Bois massif à l’horizon dans la construction québécoise!
On le sait, le bois au Québec, il n’en manque pas! Dans un esprit de valorisation de cette ressource noble, écologique et renouvelable, la Province devient la deuxième au Canada, après la Colombie-Britannique, à faciliter ce type de constructions.
Ces dernières années, le monde de la construction des grands bâtiments vit une petite révolution avec le bois lamellé-croisé (ou CLT, pour Cross-Laminated Timber). Cet assemblage massif de pièces de bois peut être utilisé pour la structure des murs porteurs, des dalles de planchers et de toits. Une nouvelles perspective pour les bâtiments jusqu’à 12 étages, dont l’horizon était fait auparavant de béton ou d’acier. Bien implantée en Europe depuis le début des années 1990, la pratique se confirme en Amérique du Nord, et le Québec n’est pas en reste.
Le Québec se distingue sur le terrain du bois lamellé-croisé
On le sait, le bois au Québec, il n’en manque pas! Dans un esprit de valorisation de cette ressource noble, écologique et renouvelable, la Province devient la deuxième au Canada, après la Colombie-Britannique, à faciliter ce type de constructions.
« Aux États-Unis et au Canada, l‘industrie, les associations, les centres de recherche et les experts en ingénierie déploient tous leurs efforts pour promouvoir son utilisation et son acceptation. Approuvée en 2012, la norme ANSI/APA PRG 320-2011 Standard for Performance-Rated Cross-Laminated Timber, utilisée à la fois au Canada et aux États-Unis, couvre les exigences de fabrication, de qualification et d’assurance qualité. La performance structurale et la compétitivité des coûts du CLT lui permettent de concurrencer directement l‘acier et le béton. » Cecobois, le Centre d’expertise sur la construction commerciale en bois, qui joue un rôle fondamental dans le soutien et le développement de la construction en bois, est donc très enthousiaste quant à l’avenir du CLT.
Voici quelques-uns des projets résidentiels en CLT les plus marquants :
Projet du Lac-Étchemin, Lac Étchemin (2011)
Première maison fabriquée avec des panneaux de CLT au Québec, avec certification LEED Platine. Seulement deux autres initiatives de construction en bois lamellé-croisé ont précédé celle-ci au Canada, soit la Austria House à Whistler (Colombie Britannique) qui a hébergé l’équipe olympique autrichienne, et la Dowling Residence à Vancouver.
Un projet rendu possible grâce à des entrepreneurs et promoteurs de la région de Montmagny, la compagnie autrichienne Binderholz Gmblz et TERGOS architecture + construction écologique.
© TERGOS architecture + construction écologiqueRésidence Gérard-Blanchet, Desbiens (2011)
Premier édifice multilogements en Amérique du Nord construit avec des panneaux de CLT (murs, plafonds et dalles de planchers).
Un projet de l’architecte Christian Côté (Groupe Arokos inc.) réalisé avec l’appui de la municipalité de Desbiens et la SHQ.
© lesarchitectesassociés.comCondominiums du District 03, quartier Nouvo Saint-Roch à Québec (2013)
Une fois terminé, le bâtiment érigé en 23 jours seulement était le plus haut édifice en structure CLT en Amérique du Nord (6 étages).
Construit par Éric Pelletier Architectes. L’aspect esthétique des panneaux en lamellé-croisé a été utilisé puisque environ 40% des surfaces de bois (plafonds ou murs) sont laissées apparentes.
© duproprioÉcocondos Origine, écoquartier de la Pointe-aux-Lièvres (2016)
Un immeuble de 13 étages (12 en bois sur socle de béton) qui s’élève sur 40,9 mètres, pour un nouveau record nord-américain.Piloté par le consortium NEB, Yvan Blouin Architecture, le constructeur EBC, le fournisseur Nordic et le promoteur Synchro Immobilier.
© nordic structuresProjet Arbora, quartier Griffintown (2017)
Visant la certification LEED Platine, les édifices sont érigés avec près de 80% du bois en CLT. Lorsque terminé, le projet résidentiel et commercial devrait être le plus gros projet CLT au monde.
Un projet résidentiel et commercial de Lemay+CHA et des groupes Sotramont, LSR et GesDev.
© arboragriffintown.caLes perspectives du marché, du point de vue des manufacturiers québécois Nordic Structures et CLT Outaouais
Alors que la demande en matériaux de construction économiques, efficaces et durables affichant une performance éprouvée ne cesse d‘augmenter, le CLT est prometteur pour la construction multifamiliale.
Nordic Structures
Avec une capacité annuelle de 80 000 m3, l’usine de panneaux contre-croisés est la plus grande au monde. Entrevue avec André Huot (A.H.), chargé du développement des affaires.
Écohabitation (E) : Depuis combien de temps Nordic conçoit et fabrique du bois lamellé-croisé?(A.H.) : La fabrication a débuté vers 2011.
E. D’où provient le bois utilisé? Est-ce certifié FSC?A.H. Tout le bois utilisé est de l’épinette noir du nord du Québec. Oui notre production est en majorité certifiée FSC.
E. Quelle est, selon vous, la taille minimale d’un bâtiment résidentiel pour qu’il soit rentable de le construire en CLT?A.H. Le CLT remplace avantageusement le béton dans tous les types et grandeurs de bâtiments. Étant donné que nous retrouvons du béton dans les bâtiments de plus de 4 étages, c’est dans ce type de bâtiments que le CLT est surtout utilisé.
E. Est-ce que le Québec est votre premier marché?A.H. Le Québec est le marché où ce type de construction s’est développé le plus ces dernières années. Cependant le marché américain prend de plus en plus de place.
E. Pensez-vous que le rythme des nouvelles constructions en CLT va s’accélérer?A.H. La demande est en forte croissance et s’accompagne de services techniques spécialisés.
CLT Outaouais
Les seuls producteurs Nord-Américains à fabriquer des murs allant jusqu’à 13’ de haut et 34’ de long et des panneaux de bois de CLT en bois feuillus. Entrevue avec Michel-Arnauld d’Abbadie d’Arrast (M.A.), président.
E. Comment se distinguent vos produits de bois massifs de ceux des concurrents?M.A. Nous sommes les seuls producteurs à utiliser des panneaux monoplis collés sur chant qui procurent une meilleure stabilité dimensionelle et un meilleur fini architectural. Nous fabriquons aussi des panneaux dérivés composés de parois de CLT avec une âme constituée de membrures lamellé collées et d’isolant permettant de très grande portées à des prix économiques, et qui permettent ainsi de contribuer à même la structure à atteindre des standards passif.
E. D’où provient le bois utilisé, et est-ce certifié FSC?M.A. Présentement, nous fabriquons une partie de nos panneaux et nous utilisons aussi des panneaux européens en attendant la construction d’une usine locale, prévue pour 2017. Nous utilisons des bois certifiés FSC et PEFC.
E. Est-ce que le Québec est votre premier marché?M.A. Notre marché primaire est le Québec et l’Ontario. Nos commençons à travailler sur la côte est des USA. Nous avons aussi eu quelques projets d’exportation hors continent.
E. Pensez-vous que le CLT peut se développer y compris dans le marché de la maison unifamiliale? Si non quelle est la taille critique selon vous?M.A. Le CLT est un excellent produit pour le résidentiel, le multifamilial et le commercial. Pour fins de comparaisons, il faut cependant le voir en équivalence de qualité. Comparativement à l’ossature légère, il ne peut y avoir des structures de bois massif bas de gamme. Par ailleurs, il ne faut pas concevoir le CLT seul dans la composition d’un système constructif bois, il gagne à être utilisé avec une panoplie d’autres produits (lamellé-collé, caissons isolés ou non etc.) pour assurer le meilleur rapport qualité/prix.
Il existe présentement une inadéquation entre une demande très forte et l’offre, particulièrement à cause d’une mauvaise préconception des bâtiments en bois massif. Cela découle en grande partie de l’inexpérience des professionnels avec ce type de système. Nous sommes (le marché) en courbe d’apprentissage. Bientôt, le marché du CLT se développera rapidement, comme en Europe et ailleurs au monde, soit de façon exponentielle.
@Oregon State University, sous licence CCPourquoi le CLT? Petit retour sur les avantages du bois massif
@ FPInnovationsLe bois lamellé croisé est un bois d’ingénierie fabriqué à partir de multiples éléments jointés, superposés puis reliés ensemble (généralement avec une colle sans formaldéhyde ou des goujons). Chaque morceau est posé dans le sens inverse du précédent (perpendiculairement), ce qui donne des panneaux et des poutres de très, très grande résistance. Le nombre de couches varie de 3 à 9, selon la résistance, ou la portée voulue (jusqu’à 15 pouces d’épaisseur, 19,5 mètres de longs et 2,4 mètres de large). Au Québec l’épinette noire représente environ 90% de l’essence de bois utilisée pour le CLT.
Définition de la RBQ : Bois lamellé-croisé (cross-laminated timber, CLT) : bois d’ingénierie structural préfabriqué conformément à la norme ANSI/APA PRG 320, à partir d’au moins 3 couches orthogonales de bois de sciage ou de bois de charpente composite, laminées à partir du collage des couches longitudinales et transversales à l’aide d’un adhésif structural afin de former un élément structural de forme rectangulaire, droit et plane destiné à des applications de toit, de plancher ou de mur.
Parce qu’il occasionne moins de gaz à effet de serre (GES)
Habituellement, c’est le béton qui est utilisé pour fabriquer les planchers et les poteaux qui forment la structure de bâtiments à étages. Le béton, c’est durable mais ça demande aussi beaucoup d’énergie de production. Sans compter que le bois jour le rôle de puis de carbone, y avoir recours fait une grande différence en termes d’émissions de CO2. Cette différence est de plus de 1000 tonnes de GES pour un bâtiment de 6 étages à 720 m2 construit en bois versus sa version identique en béton.
Sur le terrain des plus petits bâtiments, mentionnons que le CLT a une énergie grise plus élevée, puisqu’il a subit plus de transformation.
Même se le bois massif est généralement plus résistant et permet d’atteindre de grandes dimensions sans avoir recours à de très grands bois (utilisation de longueurs de bois sous-utilisées, ou de petits arbres). Ça évite de couper des arbres de grande dimension en provenance de forêts anciennes et rend la provenance locale beaucoup plus facile!
Et le prix dans tout ça?
Puisqu’il a subit des plus grandes transformations, le CLT est plus cher que le bois standard. Mais l’avenir du bois lamellé-croisé est dans les bâtiments de plus de 4 étages. Selon M. Lamothe, ingénieur conseiller technique chez CecoBois, si on considère le gain de temps dû à l’utilisation d’éléments préfabriqués en bois, la réduction de la taille des fondations de béton grâce à un poids 5 fois inférieur et le fait que le béton nécessite un temps de séchage assez long, l’utilisation du bois pourrait permettre de réduire d’environ 50% le temps de fabrication du bâtiment! La concurrence pourrait devenir sérieuse!
Résumé des avantages et inconvénients :
Avantages
- Beauté (utilisation des éléments dans leur état brute)
- Non Polluant
- Puits de carbone
- Sans ponts thermiques
- Rapidité d’érection du bâtiment (la préfabrication permet bonne économie de temps en chantier
- Durable
- Bonne résistance aux séismes
- Disponible avec la certification FSC
- Plus léger que l’acier ou le béton, économies possible au niveau des fondations des grands édifices
- Flexible
- Bonne stabilité globale
- Moins de déchets en chantiers
- Réduction des éléments de finition (tels que les panneaux de gypse, les peintures, les plafonds suspendus ou autres)
- Bonne masse thermique
- Peut être intégré à d’autres matériaux
- Permet de créer des ouvertures surdimensionnées
- Possède les mêmes caractéristiques de résistance structurale que le béton et l’acier
- R1,2 par pouce
- Sain (généralement collé avec des produits sans formaldéhyde)
- Renouvelable et recyclable
Autre avantage : la résistance au feu! Les poutres massives qui forment la structure sont encore plus résistantes aux incendies que l’acier. Les lignes directrices du guide de la RBQ permet de maîtriser les risques d’incendie, par exemple en le proscrivant pour les cages d’escalier qui sont souvent des noyaux importants dans la structure du bâtiment.
Inconvénients
- Retrait ou tassement (des techniques éprouvées permettent de pallier à ce problème)
- Plus de panneaux de contreventement nécessaires
- Transmission des vibrations plus facile
- Contraintes légales, culturelles et réglementaires
- Contraintes architecturales? (confirmer avec Ben)
- Contraintes supplémentaires sur chantier : nécessite des techniques éprouvées (confirmer avec Ben)
La Régie du bâtiment du Québec (RBQ) a émis des directives et publié un guide explicatif pour encadrer la construction des bâtiments en bois massif d’au plus 12 étages. Selon la RBQ, un bâtiment de construction massive en bois d’au plus 12 étages conçu et construit en respectant ces conditions est présumé atteindre les objectifs de la réglementation.
Pour en savoir plus sur le CLT : consultez notre premier article
Construire en lamellé-croisé, les outils
- Guide explicatif pour encadrer la construction des bâtiments en bois massif d’au plus 12 étages, RBQ, 2015
- Manuel sur le bois lamellé-croisé, FPInnovations, 2011
- 6 guides de conception et un ensemble de calculatrices sont disponibles gratuitement sur le site de Cecobois
- Publication sur le bois du Conseil canadien du bois, tous les 5 ans.
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Journée portes ouvertes à la Maison Ozalée
Date:Samedi, 12 November, 2016 – 14:00
Maison Ozalée
9940, avenue St-Charles, Montréal, Quebec, Canada, H2C 2L3Voir la carte: Google Maps -
Saguenay s’engage avec LEED et Rénovation Écohabitation
Avec un congé de taxes généreux pour ceux qui construisent LEED ou veulent verdir leurs rénovations, la ville de Saguenay appose sa marque tout en montrant sa volonté de faire partie de la solution!
La municipalité de Saguenay, capitale régionale du Saguenay-Lac-St-Jean, devient la 11e municipalité québécoise à offrir des avantages financiers pour les habitations certifiées LEED, et la 3e à adopter la certification Rénovation Écohabitation. Le crédit de taxes, accordé l’année suivant la fin des travaux, est établi en fonction de la valeur foncière et régressif sur cinq ans. Autrement dit :
Le président de la branche Saguenay du Conseil du bâtiment durable, Alexandre Bouchard, se dit réjouit et remercie la ville de Saguenay au nom de la population qui profitera directement de ce programme, en plus de donner un bon coup de pouce aux entrepreneurs de la région qui ont été formés pour entreprendre ce type de projets (cégep de Jonquière) et de soutenir l’économie locale. M. Bouchard se dit aussi impressionné par la générosité de l’offre de la ville et par le message clair envoyé par celle-ci en décidant de construire la bibliothèque municipale d’Arvida selon les normes LEED. « En espérant que cette annonce motivera d’autres villes à faire de même », a confié M. Bouchard à Écohabitation.
Il en va de même pour le programme et la certification Rénovation Écohabitation : un crédit de taxes régressif sera appliqué et le montant sera établi en fonction du nombre de pièces rénovées.
Michel Leblanc, entrepreneur général, bénévole et responsable de la programmation à la branche Saguenay du CBDCA nous a exprimé son enthousiasme quant à cette nouvelle. Plusieurs représentants de la branche Saguenay ont, à plusieurs reprises, rencontré le maire et les décideurs du Service d’urbanisme et du bâtiment de la ville afin de promouvoir et présenter leur projet de soutient financier aux projets visant une certification LEED et Rénovation Écohabitation. Après avoir travaillé d’arrache pieds depuis plusieurs mois, leur efforts portent fruits. « C’est une très bonne nouvelle pour améliorer l’environnement bâtit au Saguenay » a déclaré M. Leblanc.
Soulignons que M. Leblanc a d’ailleurs réalisé les travaux de deux projets de rénovation qui ont chacun obtenu une certification Rénovation Écohabitation de niveau Or.
Selon le Service d’urbanisme et du bâtiment de la ville, le programme devrait être mis en place d’ici la fin de l’année.
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Évaluations Écohabitation recherche un évaluateur écologique pour Montréal et la Montérégie
Rejoignez l’équipe d’évaluateurs LEED habitations qui accompagnent tous les projets résidentiels québécois!
Vous avez un diplôme en technique du bâtiment? Vous avez de l’expérience en tant qu’inspecteur? Vous maîtrisez les principes de la certification LEED? Vous voulez travailler à Montréal et en Montérégie? Vous pourriez être le futur évaluateur écologique qu’Évaluations Écohabitation recherche!
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Évaluations Écohabitation recherche un évaluateur écologique pour Montréal et la Montérégie
Rejoignez l’équipe d’évaluateurs LEED habitations qui accompagnent tous les projets résidentiels québécois!
Vous avez un diplôme en technique du bâtiment? Vous avez de l’expérience en tant qu’inspecteur? Vous maîtrisez les principes de la certification LEED? Vous voulez travailler à Montréal et en Montérégie? Vous pourriez être le futur évaluateur écologique qu’Évaluations Écohabitation recherche!