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  • Pourra-t-on se chauffer aux granules de bois cet hiver?

    Des internautes ont contacté Écohabitation en panique : « Il n’y a plus de granules au Québec! Je vais changer de mode de chauffage… Les granules de bois sont envoyées outre-mer! Comment va-t-on passer l’hiver? » Écohabitation a mené sa petite enquête.

    Pourra-t-on se chauffer aux granules de bois cet hiver?
    U.S. Department of Agriculture, sous licence CC

    De nombreux Québécois utilisent la combustion de granulés de bois comme chauffage principal; un mode qu’Écohabitation affectionne particulièrement. Mais l’hiver est à peine commencé que déjà, la biomasse semble difficile à trouver. Faut-il s’en inquiéter? 

    1. La pénurie est-elle due à un manque de ressources, une baisse des matières premières? 

    La réponse de François Mireault, directeur général chez Lauzon bois énergétique recyclé inc.: « Non, il n’y a pas de manque du côté des ressources. La faute vient des distributeurs. En avril 2014, nous avons contacté plusieurs grandes quincailleries afin de les inviter à passer leur commande rapidement. Mais comme la saison estivale était à leur porte, certaines grandes chaînes de distribution ont préféré remplir de barbecues et ensembles de patio leurs entrepôts. En général, les personnes en charge des commandes ne sont pas celles qui suivent le marché de l’énergie, et il n’y avait jamais vraiment eu de problème avant. C’est donc normal qu’il y ait eu une mauvaise gestion de leur côté. Plusieurs nous ont finalement rappelés en septembre, mais c’était trop tard. Les distributeurs qui ont signé des contrats tôt n’ont pas de problèmes d’approvisionnement! On verra sans doute un ajustement de ce côté-là dans l’année à venir. »

    Réponse semblable du côté de Jean-François Bouchard, directeur des ventes chez Granulco : « Non, le problème n’est pas du côté des matières premières, ni du côté des producteurs. Il vient des détaillants qui n’ont pas su prévoir à l’avance. S’ils accumulaient les sacs de granules en été plutôt que de commander uniquement en septembre, il n’y aurait pas de problème de pénurie comme c’est le cas présentement. L’usine fonctionne à pleine capacité, à l’année longue. Il n’y a absolument pas de problème d’approvisionnement pour la matière première. Les détaillants ont mal planifié, ils ont appris, et l’approvisionnement devrait donc se normaliser l’an prochain. »

    Au Québec, toutes les usines fonctionnent à pleine capacité. François Leclerc, de chez Feu Vert Solution, nous parle en chiffres : « Le Québec consomme en moyenne 60 000 tonnes de granules par année. Granules LG en produit près de 600 000 tonnes à elle seule ! Les petits producteurs (de plus en plus nombreux) ont de leur côté une capacité située entre 10 000 et 40 000 tonnes. Imaginez le potentiel ! ».
     
    Puisque toutes les usines fonctionnent à capacité maximale et que la matière première ne manque pas, ce sera vraissemblablement aux quincailleries de revoir leurs modèles d’approvisionnement en biomasse. Elles devront passer leurs commandes en début d’année, plutôt qu’au début de la saison froide, comme elles le font généralement. 
     

    2. S’il manque de granule, c’est qu’elle est envoyée en Europe et aux États-Unis!

    Les producteurs ont effectivement des clients en Ontario, aux États-Unis et outre-mer, mais leur exportation est limitée. À ce propos, François Mireault, directeur général chez Lauzon bois énergétique recyclé inc., souligne : « Nous produisons des granules à l’année longue. Si les quincailleries ne veulent stocker des sacs pendant la saison morte, nous ne pouvons le faire à leur place en espérant qu’elles passent éventuellement une commande. Nous vendons donc les surplus aux État-Unis et en Ontario, mais ces marchés ne sont pas priorisés. Si un distributeur nous rappelle en septembre, car il est maintenant prêt à recevoir des granules, nous ne pouvons tout de même pas briser des contrats déjà en place, même au bénéfice d’une entreprise québécoise… ». 

    De son côté, Granules LG a limité son exportation à 10% cette année, uniquement afin de garder ouvert un marché prometteur outre-mer. L’exportation ne serait donc pas en cause.

    3. Que peut-on faire? Comment s’assurer d’un approvisionnement stable tout l’hiver?

    Si l’hiver 2014-2015 n’est pas trop rude, tout devrait rentrer dans l’ordre rapidement. En attendant, les propriétaires de poêles aux granules peuvent s’informer auprès de leur commerçant sur les dates de livraison et s’approvisionner en petites quantités à toutes les semaines, à défaut de pouvoir faire des grosses réserves à l’automne.

    Ken St-Gelais l’a mentionné dans son entrevue à Radio-Canada : « Plusieurs consommateurs de granules s’approvisionnent pour l’ensemble de leurs besoins en chauffage hivernal d’un coup, généralement à l’automne. Ce qui représente l’achat d’environ 150 à 200 sacs de granules. C’est énorme pour les détaillants qui ont déjà du mal à maintenir un minimum de sacs en stock! Les clients doivent donc rationner leurs achats. En répondant à une demande hebdomadaire, l’usine, qui fonctionne 7 jours sur 7, 24h/24, devrait parvenir à répondre aux besoins de tous ses clients. Par ailleurs, toutes les quincailleries sous mandat avec LG (Québec, Ontario, Nouvelle-Angleterre, Maritimes) reçoivent, et recevront tout l’hiver, des stocks sur une base hebdomadaire. Tous les clients auront le nécessaire pour se chauffer au cours de la saison froide. Il leur suffit de retourner s’approvisionner à chaque semaine!».

    En plus de se rationner, il est possible de :

    • Contacter différents centres de distribution ou quincailleries. Si une grande chaîne est en pénurie, il est fort possible qu’une autre en offre en bonne quantité.
    • Contacter le département du service à la clientèle chez Lauzon bois énergétique recyclé. Il pourra sans doute vous orienter vers un distributeur près de chez vous qui a des granules en stock. Contact. 
    • S’informer auprès d’une usine proche de votre domicile. Certains producteurs offrent la possibilité aux particuliers de s’approvisionner, en vrac, directement à l’usine. 

    4. Si les granules viennent vraiment à manquer, y a-t-il des alternatives?

    Peut-on mettre autre chose que des granules dans son poêle ou sa fournaise? Martin Lambert, d’Écosolaris, mentionne qu’il est possible dans certains cas d’utiliser du maïs ou des copeaux de bois en remplacement des granules, mais uniquement du côté industriel ou commercial.

    Qu’en est-il du côté résidentiel? Feu Vert Solution nous éclaire : « Il existe des poêles ou fournaises hybrides, même du côté résidentiel. Nous en faisons par ailleurs la distribution. Elles peuvent brûler des copeaux de bois et du maïs, mais pas celui vendu en épicerie, bien sûr. Ça dépend des marques. Pour les fournaises non-hybrides, on ne peut malheureusement pas utiliser autre chose que des granules. J’ai fait moi-même des tests sur différentes fournaises avec du maïs, du blé, des noyaux de cerises et de l’avoine. Ça fonctionne très bien, surtout pour le blé. Mais, comme il faut extrêmement bien calibrer la fournaise (bon apport d’air, bonnes quantités, bonne sorte et bonne taille des matières premières), je ne conseille pas du tout aux propriétaires d’en faire l’essai à la maison. Au contraire. Ils pourraient briser tout le système. » Par ailleurs, Écohabitation ne recommande la combustion du maïs en aucun cas, notamment pour des raisons environnementales. 

    D’autres questions récurrentes auxquelles nous avons trouvé réponse :
     

    Devrais-je changer mon système de chauffage?

    Non! Nous l’avons déjà mentionné, le chauffage aux granules est un des meilleurs choix à faire, autant du côté économique qu’environnemental. Puisque l’approvisionnement en granules ne devrait pas être un problème récurrent, pourquoi changer?
     

    La pénurie va-t-elle faire augmenter les prix?

    Non! Les prix ne devraient pas gonfler. Si c’est le cas, cela ne viendra pas des usines de production, mais des détaillants voulant gonfler leurs profits.
     

    Y a-t-il du positif à retirer de tout cela?

    C’est un problème qui a une solution toute simple : l’approvisionnement au bon moment! On ne devrait pas revoir de pénurie avant longtemps. Par ailleurs, pour François Leclerc, la pénurie pourrait créer de nouveaux marchés très intéressants. « Aux États-Unis, on peut distribuer directement dans les maisons, avec un minimum de trois tonnes par livraison. Mais pour que ce soit possible, il faut que l’équipement soit adapté. Au Québec, les gens n’achètent pas vraiment en vrac, parce qu’ils n’ont pas l’équipement nécessaire. Nous offrirons donc bientôt un silo de bonne capacité, en métal résistant au feu, afin que les propriétaires puissent stocker pour l’année leurs besoins en granules. Lorsqu’il y aura assez de clients équipés ainsi, nous pourrons livrer directement chez eux. La pénurie que nous vivons cette année pourraient accélérer le processus ». 
     
     

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  • Adhérez à la grande famille d’Écohabitation!

    Devenir membre d’Écohabitation, c’est soutenir l’organisme et profiter de nombreux avantages : rabais sur nos formations et événements, accès à des publications exclusives, et bien plus!

    Adhérez à la grande famille d’Écohabitation!
    Creative Commons, ED + C & SF

    À la recherche d’un cadeau de dernière minute à offrir (pour un être cher ou vous-même)? Devenez membre d’Écohabitation, un cadeau écolo et payant! Fans de la première heure ou néophytes souhaitant démarrer sous peu un projet d’habitation écologique, l’adhésion à Écohabitation est un geste qui profitera à tous. En effet, les membres d’Écohabitation ne font pas que soutenir l’organisme. Ils profitent de rabais et prix avantageux sur une foule de services : formations, entrées à nos divers événements sur l’habitation écologique, accès à des publications exclusives, etc. 

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  • Un sofa sain, sans retardateur de flammes, ça existe encore?

    Écohabitation mène l’enquête et vous embarque dans une virée magasinage écolo à Montréal.

    Un sofa sain, sans retardateur de flammes, ça existe encore?
    À gauche : sofa Sarah, © Montauk. En haut à droite : sofa Cara, © Interversion. En bas à droite : sofa Max, © Van Gogh Designs. Montage Écohabitation.

    Suite au premier volet de notre dossier sur les retardateurs de flammes, Écohabitation a mené une petite enquête sur le terrain pour connaître les difficultés auxquelles sont confrontés les consommateurs à la recherche de meubles sains sans composés retardateurs de flammes. En boutique, en personne, sur le web, au téléphone… Nous avons arpenté les grandes artères de Montréal et visité différents types de magasins et d’ateliers.

    Les grandes chaînes d’ameublement : difficile de trouver sain à bon prix

    Mauvaise nouvelle : il est difficile, voire impossible (pour le moment du moins!), de trouver des meubles sans retardateurs de flamme dans les magasins offrant des prix très concurrentiels. Et pour cause, leurs produits sont souvent importés et répondent donc au standard californien. Il en est de même pour les compagnies canadiennes qui exportent leur marchandise à l’étranger.

    À titre d’exemple, nous avons visité le fabricant de meubles canadien EQ3. Il conçoit toutes ses pièces rembourrées à Winnipeg (Manitoba) et pourtant, tous ses produits contiennent des retardateurs de flammes. En effet, même si la production de composés à base de PBDE (produits bromés) est interdite au Canada depuis 2008, aucune loi n’empêche les fabricants d’utiliser d’autres types de retardateurs de flamme, comme le TDCPP (à base de chlore) afin de rentrer dans les critères d’exportation.

    Faut-il se ruiner pour acheter un sofa sain ?

    Se ruiner, peut-être pas. Investir plus que prévu… Oui. Attention cependant : dépenser pour une sofa luxueux ne vous aidera pas nécessairement à consommer mieux. C’est ce que l’on constate dans les magasins visités offrant des meubles haut de gamme importés d’Europe, où seuls les sofas à plus de 8 000 $ sont dépourvus de produits ignifuges.

    Un sofa sain, sans retardateur de flammes, ça existe encore?
    sofa deux places Van Gogh Designs, disponible chez Ludovik © Van Gogh Designs

    Après d’innombrables recherches infructueuses, nous avons enfin trouvé un magasin de meubles et de décorations qui commercialise des sofas sains : la boutique Ludovik, située sur la rue Notre-Dame Ouest, à Montréal. Avant de nous répondre, le responsable a pris le temps de contacter ses fournisseurs et il s’avère que l’une des marques qu’il commercialise, Van Gogh Designs, fabrique des sofas sans retardateurs de flammes. Il s’agit d’une marque canadienne établie à Vancouver, certifiée ISO 9001 (systèmes de gestion de la qualité). Le prix de leurs sofas varie entre 1500$ et 3500$, en fonction du modèle, du tissu et du rembourrage choisi (sofas de 3 à 5 places). Il s’agit du meilleur prix que nous avons trouvé pour un sofa sans retardateur de flammes.

    Attention cependant ! Même en faisant appel à des fournisseurs et distributeurs sympathiques et attentionnés, il nous a été impossible de voir la preuve de l’absence des retardateurs de flamme. Aucune fiche technique ni analyse de produit n’a été réalisée par Écohabitation. Ici, nous avons donc choisi de faire confiance, et souhaitons en toute transparence vous en aviser. 

    Privilégiez l’achat local

    Si vous comptez  investir dans un sofa sain et de bonne qualité, tout en ayant l’embarras du choix entre les modèles proposés, le mieux est encore d’acheter local.

    Un sofa sain, sans retardateur de flammes, ça existe encore?
    sofa Cara deux places © Interversion

    Interversion offre depuis 25 ans du mobilier conçu et fabriqué exclusivement au Québec. La marque propose un service sur mesure, donc si vous voulez un sofa sans retardateurs de flammes, il vous suffira de le demander. Le prix des sofas démarre à 2400 $ (2 places, revêtement en cotton), fabriqué en bois sans COV (composés organiques volatils).

     

    Un sofa sain, sans retardateur de flammes, ça existe encore?
    sofa Stanley composable © Montauk

    Un autre magasin a retenu notre attention : Montauk Sofa. Cette boutique propose des sofas esthétiques, confortables et dépourvus de tout produit retardateur de flammes. Les meubles sont fabriqués à Montréal, pour un service totalement sur mesure. Évidemment, la qualité a un prix. Comptez au minimum 3800 $ pour un sofa 3 places (revêtement tissu, base en érable). Ce sera ensuite à vous de personnaliser votre sofa en fonction de vos goûts et de votre budget.

    L’Atelier Hoch n’offre pas de sofas et canapés, mais de jolis meubles contemporains en bois récupéré ou certifié FSC. Leurs fauteuils une place, en panneaux de bois NU Green et rembourrage à base de plantes, sont intéressants. 

    Rénover ses meubles : une autre excellente solution

    Si vous disposez déjà d’un sofa que vous avez acheté ou récupéré, pourquoi ne pas opter pour sa rénovation ? Luwiss Éco-rembourrage et Foutu Tissu, dont nous avons déjà parlé dans notre article Nos alternatives écolos à IKEA (3) : Meubles usagés et rénovation saine, sont des professionnels dans le domaine, deux ateliers exemplaires de Montréal, qui utilisent des matériaux écologiques pour remplacer les composantes de vos meubles. Chez Luwiss Éco-rembourrage, on explique que d’ordre général, les prix sont « 50 à 60% inférieur à l’équivalent neuf et haut de gamme, 25% supérieur à l’équivalent neuf et bas de gamme ». Chez Foutu Tissu, une restauration de sofa débute à 600$ et les prix varient ensuite selon le type de projet.  N’hésitez pas à les contacter pour une soumission ou pour plus d’information au sujet de leurs services.

    Un sofa sain, sans retardateur de flammes, ça existe encore?
    © Foutu tissu

    Pour consommateurs avertis

    Notre constat après avoir passé plusieurs jours à enquêter auprès d’une quinzaine de magasins de Montréal : il est souvent plutôt ardu de trouver les informations exactes sur les composantes chimiques des meubles. La mission s’avère d’autant plus compliquée qu’on trouve très peu de renseignements à ce sujet sur les sites Internet des divers manufacturiers et distributeurs, et que dans les salles de montres et boutiques, les meubles sont exposés sans la moindre étiquette ou fiche informative. Ce sera donc à vous de faire vos recherches, poser des questions et juger de la crédibilité des vendeurs en fonction des arguments qu’ils avancent. D’où l’importance d’être soi-même bien informé sur les retardateurs de flammes !

    Aussi, n’oubliez pas que certaines boutiques commercialisent plusieurs marques, dont certaines utilisent des retardateurs de flammes et d’autres pas. N’hésitez pas à vous renseigner auprès du responsable du magasin. S’il n’est pas au courant, il pourra toujours appeler ses fournisseurs.

    Notre petit guide d’achats ne se prétend pas exhaustif, mais plutôt représentatif de l’exercice de magasiner un sofa sans retardateurs de flamme à Montréal. Vous connaissez une marque de sofas sans retardateurs de flammes qui nous aurait échappé, à Montréal ou ailleurs ? Faites-nous le savoir via la section commentaires ci-dessous; nous ferons nos recherches et pourrons mettre à jour notre petit guide d’achats. 

    Guide d’achats :

    • Atelier Hoch : 5550 rue Fullum, suite 218, Montréal / 514-253-5732 / www.atelierhoch.ca
    • Foutu Tissu : 2177 rue Masson (suite 306) Montréal / 514-377-4010 / www.foututissu.com
    • Interversion :  4273 Boulevard Saint-Laurent, Montréal / 514-284-2103 / www.interversion.com
    • Ludovik : 1318 Rue Notre-Dame Ouest, Montréal / 514-678-6617 / www.ludovik.ca (la marque Van Gogh Designs)
    • Luwiss Éco-rembourrage : 2205 Parthenais, atelier 101, Montréal / 514-502-7507 / luwiss.com
    • Montauk Sofa : 4404 Boulevard Saint-Laurent, Montréal / 514-845-8285 / www.montauksofa.com

    Autres ressources : Pour ceux d’entre vous qui lisez l’anglais, Perkins + Will a publié un guide pour éviter les retardateurs de flamme dans l’environnement bâti : Healthy Environments: Strategies for Avoiding Flame Retardants in the Built Environment. Le guide propose un lien vers une liste de compagnies américaines qui offrent des meubles sans retardateurs de flamme (via le Center for Environment Health), ainsi qu’un lien vers leur propre liste de manufacturiers qui proposent des meubles sans retardateurs de flammes. 

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  • Pare-air et pare-vapeur : des barrières efficaces pour protéger la maison des intempéries

    Santé des occupants, économies d’énergie, durabilité, confort… Les avantages d’une maison étanche à l’eau et à l’air sont multiples. Apprenez à poser la bonne membrane au bon endroit, de la bonne façon.

    Pare-air et pare-vapeur : des barrières efficaces pour protéger la maison des intempéries
    Theophilos Papadopoulos, sous licence CC

    On ne parle pas assez de l’étanchéité à l’air et à l’eau, qui joue un rôle au moins aussi important que l’isolation. Écohabitation a même produit un guide complet sur la maison étanche. Malgré toute l’information disponible, on nous pose tout de même très fréquemment des questions sur les pare-air et les pare-vapeur. En poser ou non?

    PARE-AIR – POUR SE PROTÉGER DE L’AIR (ET DE L’EAU)

    Les fuites d’air se produisent lorsqu’un trou, un orifice ou un parcours de fuite d’air traverse l’enveloppe et que celle-ci est soumise à une différence de pression d’air. Trois phénomènes expliquent la différence de pression qui entraîne des fuites d’air : l’effet de tirage, du vent et de la dépressurisation (aspiration) causée par le système de ventilation.

    Pare-air et pare-vapeur : des barrières efficaces pour protéger la maison des intempéries
    @  Office de l’efficacité énergétique

    On peut mesurer l’étanchéité à l’air via le test d’infiltrométrie, un test qui devrait être obligatoire pour toute nouvelle construction tellement il est important.

    Peu importe le phénomène qui cause les fuites, elles peuvent rendre vos factures énergétiques plus salées, sans parler de l’impact négatif qu’un besoin plus élevé en chauffage peut causer sur l’environnement. Les fuites d’air peuvent même entraîner des problèmes de condensation et de moisissure via le transport de l’eau par l’air. 

    En effet, bien que l’eau liquide et solide puisse causer des dégâts sérieux, c’est la vapeur d’eau qui est la source de la majorité des problèmes d’infiltration d’eau. Deux mécanismes sont à l’origine de l’infiltration de la vapeur d’eau dans l’enveloppe : le transport par l’air et la diffusion (voir les explications de la diffusion dans la section pare-vapeur, plus bas dans l’article).

    Pare-air et pare-vapeur : des barrières efficaces pour protéger la maison des intempéries
    © Stéphane Braye pour Écohabitation

    Le transport par l’air est de loin le plus important. En effet, l’air qui passe dans chaque petit trou, chaque petite fissure de l’enveloppe, contient une certaine quantité d’humidité (et donc de vapeur d’eau). Si l’air humide entre dans l’enveloppe et ne peut s’en échapper, ou s’il entre en contact avec un matériau à une température inférieur à son point de rosée - la température à laquelle la vapeur d’eau se condense - il y aura une accumulation d’eau.

    Le pare-air est généralement fait d’oléfine non tissée thermoliée, connue sous le nom commercial de Tyvek. Il est disponible en grandes feuilles, pour éviter d’avoir à faire de nombreux joints. L’isolant extérieur, lorsqu’il est sous forme de feuilles rigides (par exemple, le polystyrène extrudé ou le polyisocyanurate) ou de mousse giclée (polyuréthane), agit également comme pare-air.

    Pour freiner tout mouvement d’air, il faut poser un pare-air, à n’importe quel endroit du mur ou du toit (intérieur, extérieur, ou milieu). L’important? L’étanchéité doit être continue. Toutes les jonctions et tous les trous, même les plus minuscules, doivent être parfaitement calfeutrés et étanchéisés du sous-sol au grenier. Pour réduire les fuites potentielles, il est aussi recommandé de limiter le passage de fils et de la plomberie à travers le pare-air. 
    Surtout, on évite la combinaison super-isolation + mauvaise étanchéité; c’est la recette idéale pour accueillir moisissures et problèmes dans vos murs!

    Pour savoir comment sceller parfaitement des joints, pourtour de fenêtres et autres endroits problématiques, visionnez cette vidéo produite par DELTA®-VENT.

    PARE-VAPEUR – POUR SE PROTÉGER DE L’EAU QUI PÉNÈTRE PAR DIFFUSION

    La diffusion est le déplacement de la vapeur d’eau à travers les parois, causée par une différence d’humidité de part et d’autre de l’enveloppe (la vapeur d’eau passe tout simplement à travers le mur). Pour limiter la diffusion, il ne suffit donc pas de boucher les trous, il faut mettre une membrane.

    Pare-air et pare-vapeur : des barrières efficaces pour protéger la maison des intempéries
    En haut, absence de pare-vapeur. En bas, pare-vapeur intérieur. Il y a risque de condensation dans le mur en l’absence de pare-vapeur. © Daphnée Saint-Pierre pour Archibio et Écohabitation.

    Règle générale, le pare-vapeur doit être mis en œuvre du côté du mur d’où provient l’humidité. Dans un climat froid comme celui du Québec, la plupart des experts s’entendent pour dire que c’est entre l’isolant et la finition intérieure (généralement un panneau de gypse) qu’il faut poser le pare-vapeur. La SCHL mentionne plus précisément que le pare-vapeur doit se trouver devant les 2/3 de l’isolant (R). L’humidité de l’intérieur de la maison, notamment celle que nous produisons par nos activités (salle de bains, cuisine…), ne doit pas pénétrer plus loin à l’intérieur des murs.

    Bémol : Au sous-sol, on ne pose jamais de pare-vapeur du côté chaud. Voir cette question-réponse de LaRuche pour comprendre pourquoi : ISOLATION D’UN SOUS-SOL PAR L’INTÉRIEUR ET L’EXTÉRIEUR, J’UTILISE UN PARE-VAPEUR OU PAS ? 

    Le pare-vapeur peut aussi agir à la fois à titre de pare-vapeur et de pare-air, entre autres lorsqu’on utilise une feuille de polyéthylène, qui est le matériau standard au Canada. D’autres matériaux peuvent également agir à titre de pare-vapeur :

    • Feuilles d’aluminium 
    • Certains types de peinture 
    • Certains types d’isolants d’épaisseur suffisante (généralement 2 pouces de polyuréthane, de polyisocyanurate ou de polystyrène extrudé);
    • Panneaux de revêtement intermédiaire pour l’extérieur («OSB» ou «Aspenite»).

    Sceller ou non le pare-vapeur?

    Pour le polyéthylène (pare-vapeur), utilisez les rubans Siga Wigluv, Pro Clima Tescon (a fait ses preuves après 10 mois), Siga Sicrall et Polyken Shadowlastic. Vous pouvez aussi vous tourner vers la gamme 1235 de Barnier System, l’AquaBarrier de IKO ou la bande adhésive DELTA®-MULTI BAND M60. 

    Dans notre article sur les rubans et adhésifs, nous avons mentionné les rubans (tapes) à utiliser sur les pare-vapeurs. Mais est-ce vraiment utile de sceller convenablement le polyéthylène?

    L’avis de la majorité des constructeurs : non. Selon eux, si les pare-vapeurs se chevauchent bien, il pourrait même être possible de ne poser aucun ruban, la vapeur étant freinée directement par le polyéthylène. Elle ne cherche pas à s’échapper (à moins qu’il y ait une boucle de convection derrière la membrane).

    L’avis de Denis Boyer, ingénieur expert chez Écohabitation : non. « Il ne faut pas confondre le rôle du pare-air et celui du pare-vapeur. Si un pare-air continu est (bien) installé, il n’y a pas de transport de vapeur par advection via le chevauchement du pare-vapeur ou autres orifices. Évidemment, il n’y a pas de mal à bien sceller non plus. L’intégrité du pare-air est importante, mais pas celle du pare-vapeur. Qui plus est, le ruban est une très faible partie dans l’assemblage total. Cela signifie que si un ruban inefficace est posé sur 4 % de la surface, la membrane sera tout de même efficace à 96 %.»

    «That’s why I always laugh at the people that say, “Well, you gotta tape the joints and you gotta be careful not to puncture it.” Give me a break! Now I don’t go out of my way to tell people to rip and tear it, and puncture it and leave gaps in it. And if they’re going to the trouble to tape the joints I’m not going to tell them, “Don’t go there.” It’s just not something I’m going to get bent out of shape about if they do a lousy job.»- Joe Lstiburek. 

    L’avis de Joe Lstiburek, GBA Advisor : non. Cet ingénieur reconnu à l’international est du même avis que Denis Boyer. Le flux de vapeur par diffusion est une fonction directe – il est linéaire. Le flux d’air lui, ne l’est pas : il est exponentiel, selon la pression. La quantité de vapeur d’eau qui traverse un matériau par diffusion est très faible par rapport à la quantité d’eau qui peut passer par un trou, ou même une minuscule fissure, s’il y a une différence de pression d’air. Si l’air peut se déplacer, il le fera et amènera avec lui l’eau qu’il contient. En parallèle, la probabilité qu’il y ait un trou dans une membrane est très élevée et la probabilité qu’il y ait une différence de pression l’est encore plus. L’important, si l’on veut éviter le passage et la condensation de la vapeur dans l’assemblage, est donc de prévoir un pare-air parfaitement étanche. Lstiburek mentionne même qu’il est inutile de sceller les pare-vapeur, autant au niveau des joints que des trous ou déchirures – la continuité du pare-vapeur n’est pas importante (l’humidité ne se déplace pas).

    Alors, pourquoi Écohabitation conseille-t-il de sceller parfaitement le pare-vapeur (polyéthylène) sur la dalle? Car, dans cette situation, la membrane joue également le rôle de pare-air

    À ce jour, il n’y a toutefois aucun consensus scientifique sur la question. La partie 9.25.4 du Code de Construction traite de pare-vapeur, mais nulle mention de rubans ou bandes adhésives. Le CCMC ne semble pas avoir de tests spécifiques aux rubans pare-vapeur non plus.

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  • La Conviviale : du multilogement hyper efficace dans le Bas-St-Laurent

    L’Office municipale d’habitation de Rimouski devient pionnière du logement social durable.

    La Conviviale : du multilogement hyper efficace dans le Bas-St-Laurent
    © Office municipale d’habitation de Rimouski

    L’Office municipal d’habitation de Rimouski (OMHR) joue un rôle pivot essentiel dans l’organisation et le maintien d’un habitat moderne, respectueux de son environnement et des personnes qui l’occupent. Pour ce faire, l’OMHR a choisi de réaliser un projet novateur, qui consiste en trois immeubles de quarante logements au total, plus un bâtiment communautaire : le bâtiment A comporte 14 logements, le bâtiment B 16 logements et le bâtiment C 10 logements.

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