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Coup dur pour les récupérateurs de chaleur au Québec.
Suite à une directive questionnable de la Régie du bâtiment du Québec, la direction de Solénove, leader en matière de récupération de la chaleur des eaux grises au Québec, a dû informer ses clients, partenaires et collaborateurs qu’elle mettait fin à ses activités.
C’est une triste nouvelle qui nous a été transmise récemment par la direction de Solénove Énergie Québec inc.
La province enregistrerait un retard important en ce qui concerne la récupération de chaleur des eaux grises, notamment par rapport à l’Ontario, qui reconnaît déjà cette technologie d’économie d’énergie dans son Code du bâtiment. C’est pourtant au Québec que cette mesure a d’abord été introduite. Pour monsieur François Michel, président de Solénove, « le laxisme des institutions gouvernementales a été une importante barrière au déploiement de la technologie au Québec au cours des dernières années, principalement en ce qui concerne la Régie du bâtiment et Hydro-Québec (malgré une décision favorable de la Régie de l’énergie). Les mesures novatrices d’économie d’énergie et de puissance comportent déjà plusieurs barrières commerciales naturelles. Si l’on ajoute à cela l’inertie des institutions, nous perdons la viabilité commerciale de l’opération, à court et moyen terme. »
Cette décision fait suite à une directive de la Régie du Bâtiment du Québec (RBQ) qui interdit de raccorder l’alimentation en eau froide de la douche sur la conduite d’eau préchauffée par les systèmes de récupération de chaleur des eaux grises. Selon la RBQ, les conditions de température de l’eau qui alimente directement la douche peuvent se retrouver dans la plage de prolifération des bactéries, telles que les légionelles.
© RBQPour monsieur François Michel, « Cette décision est questionnable de la part de la RBQ. Cette dernière a solutionné un problème, possiblement inexistant, à un coût énorme pour les Québécois, l’environnement et l’industrie verte québécoise. Tout ce que nous demandons est la réalisation de tests, afin de vérifier si, oui ou non, la technologie représente réellement un risque pour la santé des occupants. Ironiquement, pendant ce temps, la technologie connaît une croissance importante en France, une juridiction pourtant reconnue pour sa réglementation sévère en matière de légionellose ».
Écohabitation rappelle que les systèmes de récupération de chaleur des eaux grises sont une des mesures d’efficacité énergétiques les plus viables à ce jour. Sa période de retour sur investissement est rapide (parfois moins d’un an), son surcoût est modéré et voire même inexistant (si cette solution permet de se passer d’un réservoir d’eau chaude plus volumineux), et sa durée de vie est très importante. Pour se rendre compte des économies visées, vous pouvez vous fier au calculateur développé par le CEATI. Par exemple, une famille montréalaise qui prend quatre douches de 10 minutes par jour bénéficierait d’économies de 1 722 kWh d’électricité par année, soit environ 130 $. À bon entendeur : cette mesure devient quasiment inévitable si l’on veut limiter les dépenses énergétiques des douches interminables de ses adolescents!
Calculateur développé par le CEATI. © CEATILe principe de précaution concernant le développement des légionnelles est une bonne chose pour la santé de tous les Québécois, mais il est extrêmement dommage que cela se fasse au détriment de l’industrie verte québécoise. Selon Emmanuel Cosgrove, directeur d’Écohabitation, « il est vraiment utile de se questionner sur le risque autour du développement des légionnelles pour les volumes d’eau considérés. Y a-t-il vraiment une susceptibilité plus grande pour les conditions de développement de la légionnelle? Si on poussait un peu la logique, il serait possible d’interdire de nombreuses installations de plomberie où il y a des conditions équivalentes à celles des systèmes de récupération de chaleur. Il est vraiment dommage de se passer de l’option de préchauffage du réservoir et de l’eau de douche au profit de l’option moins efficace du réservoir seulement. Dans notre contexte québecois, où il est très difficile d’avoir des mesures d’efficacité énergétique rentables rapidement, cette technologie fait presque office d’exception et il est dommage de lui mettre des bâtons dans les roues sans études approfondies. »
Plus d’efforts devraient être réalisés pour aider la démocratisation de cette technologie tout en favorisant les installations qui ne comportent aucun risque pour la santé. Le programme Novoclimat 2.0 valorise d’ailleurs de manière importante ces systèmes, s’ils sont bien posés.
Notez toutefois que cette mesure d’efficacité énergétique existe toujours au Québec et qu’il restera toujours possible de s’approvisionner avec ces systèmes auprès d’autres distributeurs. En attendant, vous pouvez profiter de la vente de liquidation proposée par Solénove, jusqu’à épuisement des stocks.
Pour en savoir plus sur les récupérateurs de chaleur des eaux grises, vous pouvez consulter la fiche technique d’Écohabitation.
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C.O.V. dans la peinture : quand y’en a plus… y’en a encore!
Vous prévoyez un déménagement en juillet ou un rafraîchissement de la peinture de votre habitation? Soyez des rénovateurs avertis! Un pot de peinture affichant fièrement qu’il est « sans composés organiques volatils » en contient forcément un peu… Voici pourquoi, avec l’exemple d’un pot de peinture Behr déniché chez Home Depot.
C’était un samedi. On avait prévu d’acheter un gallon de peinture « Natura » (Benjamin Moore), parmi les plus écologiques disponibles au Canada. Mais au détour d’une visite chez Home Depot, pressés par une jeune personne désireuse de voir sa chambre repeinte au plus vite, on a pris possession d’une autre peinture dite « sans COV » (sans composés organiques volatils) de la marque californienne Behr.
Étape 4. Behr envoie une réponse… bizarre
C’est alors que nous recevons le courriel de Behr, la réponse à celui envoyé deux jours avant. Il est assez étonnant.
“Dear Emmanuelle,
Thank you for contacting Behr. We appreciate your inquiry and your support of our products. Currently, we do not manufacture a VOC free paint. However, under current U.S. and Canadian environmental standards, we are able to claim that our Premium Plus interior paints are indeed zero-VOC. Our zero-VOC products contain fewer than five grams of VOC per liter (…)”Vous suivez? Actuellement, Behr « ne fabrique pas de peinture sans COV »…. mais « selon les normes environnementales actuelles au Canada et aux États-Unis, nous sommes autorisés à affirmer que nos peintures intérieures sont, de fait, zéro COV. » Donc Behr ne fabrique pas de peinture zéro COV mais s’autorise à les étiqueter comme telles, suivant « une norme». Laquelle?
rs granne, CCÉtape 5. Et la lumière fut : l’explication de l’Association canadienne de l’industrie de la peinture et du revêtement (ACIPR).
Pour comprendre, on a envoyé un courriel à l’Association canadienne de l’industrie de la peinture et du revêtement. Lysane Lavoie, de l’ACIPR, a pris le temps de nous détailler la situation, qui n’est pas simple. Merci Lysane!
Pour résumer : 1. Les taux maximum de COV par litre admis au Canada sont, par exemple, de 250 g/l pour la teinture intérieure de150 g/l pour la peinture non-mate. 2. La plupart des marques vendues au Canada affichent désormais un taux maximum de 50 grammes par litre. 3. Au Canada, comme aux USA, il n’y a pas de règlementation claire et contraignante sur l’utilisation du mot « sans COV ». Donc il n’y a pas de « norme » à ce sujet. Mais « notre industrie considère généralement une teneur très faible en COV ou »near zero VOC » à 5 g/L ou moins », nous écrit Lysane. Nous y sommes : « Our zero-VOC products contain fewer than five grams of VOC per liter» (sans compter les pigments), nous a en effet signifié Behr. « Sans COV » signifie donc le plus souvent « très faible teneur en COV ».
Morale de l’histoire
C’est un tout petit mensonge, mais c’est un mensonge quand même! Un mini-greenwashing, quoi. Un gramme n’égale pas zéro gramme, et les pigments font augmenter la teneur en COV. On aimerait donc que le terme « Faible teneur » ou « très faible teneur » remplace le trompeur « sans ».
Monsieur et Madame Behr, à bon entendeur, salut!
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Ce samedi 26 avril, tous au Rendez-vous Écohabitation 2014!
Agriculture urbaine, jardins comestibles, solutions pour réduire les coûts de construction et rénovation écolo… Le tout premier colloque grand public sur l’habitation écologique est l’événement printanier à ne pas manquer!
À la demande générale, Écohabitation présentera son tout premier colloque grand public sur l’habitation écologique au Québec ce samedi 26 avril 2014, à la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal. Vous n’êtes pas encore inscrit? Voici qui devrait vous convaincre :
Offre spéciale inscription – membership individuel gratuit!
À prix régulier d’inscription au colloque (150$), vous devenez membre individuel d’Écohabitation gratuitement (valeur de 30$)! Être membre d’Écohabitation, c’est bénéficier de plusieurs rabais avantageux sur nos formations et évènements, en plus de soutenir la cause! Plus de détails sur le membership (lancement officiel à venir sous peu) et ses avantages ici.
POUR L’INSCRIPTION C’EST PAR ICI!Grand colloque, petite empreinte
Écohabitation a évidemment le souci de réaliser un événement avec la plus petite empreinte possible sur l’environnement. Voici de quelle façon nous nous y sommes pris :
L’Université de Montréal, un établissement écolo !
L’UdeM a mis en place plusieurs initiatives pour que son campus soit plus vert :
© Creative Commons, Steven Depolo- Virage bleu : l’arrêt de la vente d’eau embouteillée dans les cafés étudiants, les comptoirs de la direction des services alimentaires, et autres initiatives diverses;
- Agriculture urbaine : création de PAUSE UdeM, pour familiariser la communauté avec le concept de ville nourricière et d’autosuffisance alimentaire;
- Compostage : collecte hebdomadaire dans les cafés étudiants du campus de Montréal, par Compost Montréal et compostage au campus de Saint-Hyacinthe;
- UdeMiel : du miel produit sur le campus, dans un rayon de 1 km autour du campus de la montagne;
- etc.
Un traiteur qui composte et qui récupère.
Le Café étudiant de la Faculté de l’aménagement propose aux participants du Colloque 2014 :
© Creative Commons, Kristy Hall- Un repas qui favorise les aliments locaux
- Du café bio et équitable
- Une collation de fruits frais biologiques
- Le compostage des restants de table, des ustensiles, des assiettes et des gobelets.
Des déplacements en transport en commun. Pour vos déplacements, pensez au transport en commun! Le pavillon de la Faculté de l’aménagement est accessible en métro (station Université de Montréal – ligne bleue) et en autobus (lignes 51, 119 et 368). Pour les détails, visitez la page Informations pratiques du Colloque 2014.
Limiter les déchets et maximiser le réemploi. Les laissez-passers (cocardes en plastique) seront récupérés à la fin de la journée. Des boîtes prévues à cet effet seront installées à la sortie.
Aidez-nous à limiter la génération de déchets inutiles en apportant une tasse ou une bouteille d’eau réutilisable que vous pourrez remplir au besoin tout au long de la journée!
Information pratiques
Quand ? : Le samedi 26 avril 2014, de 9h00 à 17h00.
Où ? : Faculté de l’aménagement, Université de Montréal, 2940, ch. de la Côte Ste-Catherine à Montréal. Comment s’y rendre.
Inscription : En ligne par carte de crédit ou avec PayPal.Pour plus d’informations sur le Colloque Écohabitation 2014, consultez l’onglet Colloque ou communiquez avec nous par courriel ou en téléphonant au 514.985.0004 poste 607.
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L’expérience de New York : comment franchir un pas vers les déplacements actifs.
Outils-méthodes-action
Date:Mercredi, 7 Mai, 2014 (Toute la journée)
Maison du développement durable
Salle Sainte-Catherine 50, Sainte-Catherine Ouest , Montréal, Quebec, Canada, H2X 3V4Voir la carte: Google MapsLieu
Maison du développement durable
Salle Sainte-Catherine 50, Sainte-Catherine Ouest , Montréal, Quebec, Canada, H2X 3V4
45° 30′ 34.254″ N, 73° 33′ 49.5972″ WVoir la carte: Google MapsLorsque l’on parle d’aménagement pour favoriser les déplacements actifs, le cas new-yorkais suscite l’intérêt… Comment ont-ils pu transformer 50 espaces publics sous-utilisés ? Quelles règles de zonage ont été modifiées et comment ? Sur quels leviers institutionnels ont-ils agit ? Cette conférence vous permettra d’en apprendre davantage sur l’expérience newyorkaise et de s’inspirer.
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Un quartier écolo sans maisons certifiées écolos… sauf deux !
Un quartier écologique, le quartier Chambéry, sans maisons certifiées écolos, c’était un peu étrange. Mais un jeune constructeur a fait sortir de terre deux maisons LEED Or et reçu le prix Domus. Ouf ! Pourvu que d’autres s’en inspirent…
Le quartier Chambéry fait partie de ces quartiers de banlieue qui luttent contre l’étalement urbain en préservant une partie du terrain, et en favorisant les circulations douces. Sur les 250 hectares, en grande partie boisée, le projet résidentiel Chambéry en préservera 93. On y prévoit la construction de 3000 unités d’habitation de style contemporain.
© Jonathan MarquisJonathan Marquis : pionnier LEED du quartier Chambéry
Dans ce projet d’envergure, mais sans exigences écologiques spécifiques pour les maisons elles-mêmes, le constructeur Jonathan Marquis tire son épingle du jeu en proposant des maisons à haute performance environnementale. D’ailleurs, comme premier constructeur à obtenir la certification LEED dans le quartier Chambéry, il considère que la certification devrait être automatique lorsque l’on construit dans un projet d’aménagement résidentiel à vocation écologique.
Pour lui, il faut en premier lieu bien construire et bien travailler. Ensuite on pense aux éléments écologiques à ajouter, on change quelques habitudes et on va chercher facilement les points nécessaires à la certification. Avec ses deux maisons LEED, dont la « Caza McInnes », pour laquelle il a emporté le prix Domus APCHQ dans la catégorie « Développement durable », est-ce qu’il influencera les autres constructeurs du quartier ? La certificationLEED n’étant pas très connue, affirme-t-il, les acheteurs ne le demande pas et les constructeurs ne le feront pas sur une base volontaire, donc il n’a pas vraiment d’influence sur eux. « Je le fais surtout pour moi, je me démarque et en même temps j’offre un produit de qualité qui respecte mieux l’environnement. »
Le Prix Domus
« Je n’ai rien fait de plus que mon travail et de laisser aller ma passion pour la construction. C’est avant tout pour récompenser un travail bien fait que les juges décernent ce prix. À chaque étape, je me suis assuré que tout était fait selon les règles de l’art mais j’ai quand même pris le temps de repenser chacune d’elle pour voir si on pouvait améliorer quelque chose. Se voir récompensé et félicité par ses pairs c’est très valorisant! »
© Jonathan MarquisLes performances à souligner
Les projets de Jonathan Marquis performent spécialement dans 3 catégories LEED. Voici les secrets d’un habile constructeur :
- Énergie et atmosphère : « La bonne planification est un préalable absolu. Il faut la suivre à la lettre, choisir des coupes de murs faciles et efficaces et exécuter le travail selon des méthodes éprouvées. Ensuite, on installe les équipements les plus performants comme des thermopompes et des filtres efficaces. »
- Matériaux et ressources : Jonathan a été très vigilant sur le choix de ses matériaux. « Dans ce domaine, dit-il, il faut persévérer et faire beaucoup de recherche. Le Québec abonde en matériaux et ressources mais qui sont peu connus ou non offerts en magasin. Souvent, sans le savoir, on utilise des matériaux qui respectent les critères LEED. Il faut prendre le temps d’écouter les conseils des différents intervenants. Après cela, c’est très facile! »
- Qualité des environnements intérieurs : « Ici, tout réside dans le choix de la bonne entreprise de chauffage-ventilation-climatisation, et dans la surveillance du projet. S’ensuit un niveau de qualité automatique. Aux matériaux de qualité correspondent les performances recherchées. Il faut donc bien les choisir. Les coûts sont équivalents et le délai pour les obtenir équivaut aussi aux matériaux courants. »